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Nicolas Fernandez, design graphique

Introduction

J’ai une pratique de l’art et du design pluridisciplinaire qui comprend la conception d’affiches, avec une certaine appétence pour le design éditorial. J’aime aussi produire des images par le biais de la photographie et la vidéo, parfois. Lorsque cela me semble nécessaire, je porte un soin particulier à compléter mes objets éditoriaux par des sites internet, qui servent d’interface entre mes expérimentations plastiques et les gens. Mon travail s’articule autour des sujets qui me touchent : l’urbanisme, l’image documentaire, sociologique et surtout politique. En effet, les questionnements et esthétiques libertaires viennent nourrir mon travail, la plupart du temps par le biais de lectures, de rencontres ou de longues errances sur internet.

Je ressens un vif désir de transmettre ce que j’observe et expérimente. Ainsi, je suis constamment en quête de nouvelles manières d’appréhender le design graphique, qui devient un moyen d’expression et de diffusion. J’aime également laisser une place importante à l’autre dans mes productions. Je recherche un équilibre plastique entre précarité matérielle et portée discursive. Quel que soit le médium employé, je fais souvent le choix d’utiliser des matériaux pauvres : une photocopieuse et une ramette de papier me suffisent pour mes expériences.

• Mémoire (DNA) — La ville nouvelle comme emblème des perversions autoritaires
• Archiver la cité
• Maison de la Culture
• Infokiosques
• Du Jacno au Jacnow

La cité hors-sol ou la ville nouvelle comme emblème des perversions autoritaires.

« Ce qu’il s’agit d’interroger, c’est la brique, le béton, le verre, nos manières de table, nosustensiles, nos outils, nos emplois du temps, nos rythmes. Interroger ce qui semble avoir cessé à jamais denousétonner. Nous vivons, certes, nous respirons, certes ; nous marchons, nous ouvrons des portes, nous descendonsdes escaliers, nous nous asseyons à une table pour manger, nous nous couchons dans un lit pour dormir.Comment ?Où ? Quand ? Pourquoi ? Décrivez votre rue. Décrivez-en une autre. Comparez. »

L’écriture de ce mémoire s’inscrit dans la continuité d’un documentaire photo réalisé à Villeneuve d’Ascq, ville nouvelle de la banlieue de Lille dont je suis originaire. Ce mémoire aborde la thématique des cités nouvelles sous un regard libertaire, de la Grèce antique au Familistère de Guise en passant par des villes nouvelles contemporaines comme Villeneuve d’Ascq et Brasilia. Il semble exister quelque chose de relatif au divin à vouloir élaborer une cité nouvelle. Partir de rien, d’un territoire neutre pour créer quelque-chose en partant du statu quo que nos cités sont malades. Les villes nouvelles ont toujours été le théâtre de réalisations architecturales et urbanistiques relevant de l’utopisme. J’ai tenté d’interroger ces conceptions de l’idéal. Parce que les idéaux des un·e·s ne sont pas les idéaux des autres.

Archiver la cité

Catalogue d'une exposition fictive sur 5 missions photographiques à travers 5 communes françaises atypiques. L'objet éditorial prend la forme d'une sorte de journal une fois déplié. En trame de fond, j'ai compilé la liste des 34 958 communes françaises sur les 16 pages de l'objets

Maison de la culture d'Amiens — Une identité visuelle *fictive* participative pour la saison

Élaboration d’un système graphique participatif reposant sur une suite bureautique libre et gratuite où artistes et spectateur·ice·s peuvent générer une infinité d’affiches différentes grâce au logiciel JS Paint (revival open-source du célèbre logiciel de Microsoft) qui s’est révelé étonnamment puissant. Dans un premier temps, j’ai réalisé une série de fonds d’affiches typographiques sur Open-Office en utilisant des fontes souvent délaissées par les designer·euse·s mais qui, à mon sens, ont une identité forte. Les fonds ont été mis en ligne sur un site internet conçu sur mesure où chacun·e à pu intervenir à l’aide des nombreux outils qu’offre le logiciel. Ce projet joue sur l’ambiguïté de la place du designer dans le processus créatif, dans le sens où je suis à l’origine du système, mais c’est l’utilisateur·ice produit qui les formes.

Infokiosques

Un infokiosque est une librairie alternative qui propose des brochures et zines traitant de thématiques diverses et variées, très souvent avec une approche anarchiste et autonome. Les éditions sont pour la plupart auto-publiées et anonymes. Il y a un an, je faisais la découverte d’infokiosques.net, version numérique du traditionnel étal. J’ai entrepris un travail de mise en page pour redonner vie à ces précieuses brochures, parfois éditées il y a des décennies, mais toujours destinées à être largement photocopillées. Ce projet m’a également donné l’opportunité de concevoir des affiches que j’ai pris le soin de placarder dans les rues d’Amiens.

Dernier avertissement au parti imaginaire concernant l'espace public

Projet d'affichage urbain en réponse aux préparatifs des JO qui se tiendront en France en 2024, nouvelle occasion pour l'État de gentrifier nos villes. Série de 9 affiches A2 réalisées à partir du texte Dernier avertissement au parti imaginaire concernant l’espace public issu de Tiqqun 2, Tiqqun (2001). J'ai conçu ces affiches à la main de manière très instinctive, avec une photocopieuse, une paire de ciseaux et un bâton de colle.

Brochures

L’infokiosque nous offre un espace où le savoir circule sans entraves, permettant parfois aux lecteur·ice·s de devenir écrivain·e·s et diffuseur·euse·s. Il nous amène à repenser notre rapport à l’art et au savoir ; en s’affranchissant des traditionnelles figures de « l’artiste » et du « penseur » que la société tend à rendre inaccessibles au commun des mortels.

Du Jacno au Jacnow — avec Florian De Keizer et Vivien Sorrentino

Projet réalisé avec Florian De Keizer et Vivien Sorrentino à partir d'un workshop réalisé en mars 2022 à l'Atelier Musée de l'imprimerie de Malesherbes. Jacnow est un caractère élaboré à partir de la consultation des archives du Jacno publié en 1948 par la fonderie Debergny et Peignot . Nous considérons ce projet comme un hommage au caractère initial dessiné par Marcel Jacno dans la mesure où il reprend plusieurs de ses spécificités. Nous avons pris la liberté de nous écarter des originaux tout en conservant la richesse du geste de l’écriture, chère à Jacno. Le Jacnow est inspiré de l’écriture manuscrite, la première étape de notre travail à donc été réalisée à la main. À l’aide d’outils sommaires, nous avons tenté de reproduire le geste réalisé par Marcel Jacno lors du dessin de son caractère. Dans un second temps, nous avons trié ces recherches et tenté de dégager des ébauches avant d’entamer la numérisation. Le résultat est un caractère moins brisé et contrasté que l’original. En revanche, nous avons conservé la dynamique de l’attaque et la largeur des caractères. Le Jacnow est principalement un caractère de titrage mais qui supporte une composition dans des corps relativement réduits. Il propose un support lingustique pour la majorité des langues basées sur l’alphabet latin.